L’Association des Femmes de l’Europe Méridionale, fédération européenne d’associations féminines et féministes, conjointement au Réseau Euromed France, plateforme nationale d’associations,
Rappelle que l’égalité entre les femmes et les hommes est une valeur, un droit fondamental et un objectif universel consacré par les traités de portée européenne et mondiale qui imposent aux Etats l’impérieuse obligation d’éliminer les inégalités dont sont victimes les femmes et de promouvoir l’égalité réelle des genres dans tous les domaines.
Considère que la France a une responsabilité particulière et un rôle de modèle à jouer pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et les droits des femmes dans le monde. Cela doit être une préoccupation majeure de toutes ses politiques sur le plan intérieur et extérieur.
Considère que l’égalité entre les femmes et les hommes constitue une dimension de la justice sociale et un atout économique majeur pour promouvoir une croissance économique équitable et inclusive en France, en Europe et dans le monde. Elle est nécessaire à la réalisation des objectifs internationaux en matière de développement et à la réussite de la politique étrangère et de toute politique de coopération au développement de la France.
Exprime ses graves préoccupations concernant :
L’aggravation des inégalités, de la pauvreté et de l’exclusion sociale qui frappent de manière disproportionnée les femmes, en particulier les femmes migrantes, les jeunes et les enfants, personnes vulnérables, dans un contexte de crise économique et de mesures d’austérité spécifiques, qui ne sauraient justifier de faire moins en faveur de l’égalité.
Les tentatives de plus en plus nombreuses, et parfois violentes, d’entraver, voir détruire, les principes démocratiques et l’Etat de droit qui se manifestent au niveau national, européen et international, menaçant la jouissance égale des droits de la personne humaine pas les femmes et les hommes les filles et les garçons.
L’augmentation des violences envers les femmes dans toutes les zones de guerre et de conflit et la fragilisation générale de la condition des femmes dans la région euro – méditerranéenne.
Demande aux candidats à l’Election à la Présidence de la République Française ce qu’ils envisagent faire pour promouvoir l’égalité entre femmes et hommes et les droits universels des femmes, conformément aux traités européens et internationaux, ainsi qu’une coopération participative avec les organisations des femmes et de la société civile qui oeuvrent pour les droits des femmes. Appelle urgemment à :
- promouvoir l’accès universel à la santé, en particulier la santé sexuelle et génésique, et aux droits y afférents qui constitue un droit fondamental ainsi que l’information et l’éducation pour réduire la mortalité maternelle et infantile;
- respecter et promouvoir les droits sociaux fondamentaux, cruciaux pour préserver la cohésion sociale et pour la reprise économique en France, en Europe et dans le monde et adopter des mesures favorisant en particulier l’emploi des femmes et l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle pour les femmes et les hommes, notamment par le renforcement du droit du travail et des services sociaux aux personnes;
- conduire une politique d’asile et d’immigration sensible aux droits humains et notamment à la dimension de genre; à cet égard, adopter des mesures spécifiques garantissant que les droits des femmes demandant l’asile soient renforcés et pleinement respectés, garantir un droit de séjour individuel des femmes migrantes et œuvrer au niveau de l’UE pour le respect effectif du principe de non – refoulement et de l’ensemble des droits humains des migrants en situation irrégulière, en particulier des personnes les plus vulnérables, les femmes et les enfants;
- œuvrer pour faire de la lutte contre la violence envers les femmes et contre l’impunité une priorité absolue, dans le cadre de la coopération au développement et pour faire de la ratification de la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe un élément de la conditionnalité des droits dans les accords bilatéraux euro-méditerranéens; promouvoir l’application des résolutions 1325 et 1820 sur les femmes, la paix et la sécurité du Conseil de sécurité des Nations unies, rappelant les garanties dont doivent bénéficier les femmes et les filles, notamment la protection contre le viol utilisé comme arme de guerre et la prostitution forcée;
- œuvrer pour la mise en œuvre transversale de l’égalité entre femmes et hommes dans l’ensemble de la politique extérieure de l’UE ; œuvrer pour l’introduire l’obligation de respecter les droits des femmes dans les dialogues structurés, dans tous les partenariats et les négociations bilatérales de l’Union, ainsi que pour la mise en place de mécanismes d’application et de contrôle des plans d’actions adoptés, et de mécanismes juridiques sanctionnant les violations des droits fondamentaux, sans lesquels l’égalité entre les femmes et les hommes reste lettre morte.
Paris, le 8 mars 2017