Témoignage : Mon SVE à Strasbourg

Je voudrais commencer par expliquer le but de ce compte-rendu dans sa forme comme dans son contenu. A la fin de mon Service Volontaire Européen, mon association d’accueil me demande d’écrire un rapport final sur mon expérience. J’ai saisi cette occasion pour faire un bilan personnel de mon séjour d’un mois à Strasbourg et le coucher sur papier. Mon objectif est donc à la fois personnel, c’est-à-dire pouvoir revivre par écrit ce temps-là, réfléchir sur ce que ça m’a apporté et pouvoir garder une trace, mais aussi de pouvoir le partager avec d’autres, de transmettre ce que j’ai vécu à d’éventuels futurs volontaires et à toute autre personne intéressée et pourquoi pas donner envie à d’autres jeunes de profiter de cette expérience formidable. Il y aura donc un peu de tout dans ce « rapport » : faits personnels, descriptions, anecdotes, conseils, réflexions… etc.

 

Qui suis-je ?

Khaoula Chaoui,  jeune marocaine de 25 ans, originaire de Fès. J’ai dans un premier temps privilégié mes études afin d’obtenir mon Diplôme en Médecine. Même si l’envie d’évasion et l’instabilité coulent dans mes veines depuis mon plus jeune âge.

Ayant connu le Service Volontaire Européen, j’ai pensé intéressant d’allier ce rêve à mes compétences de travailleur social pour les mettre en pratique à travers une mission de volontariat d’une durée d’un mois. C’est dans ce contexte que je pars en France pour animer des ateliers interactifs et interculturels auprès des enfants et jeunes des quartiers «défavorisés» de Strasbourg.

Vivre en France, et plus globalement hors de mon pays, m’a permis de grandir intérieurement. J’ai encore appris tellement de choses sur moi-même. Parce que oui, quand vous quittez tout et sortez de votre zone de confort, pleines de choses se produisent. Parce qu’arriver dans un pays où vous ne connaissez personne demande une sacrée durée d’adaptation. Alors, je me suis débrouillée comme j’ai pu. Je suis devenue une experte dans la qualité d’écoute, dans l’observation, dans la réflexion et dans la communication non verbale. Et sans vraiment m’en rendre compte, j’ai appris, je me suis intégrée et j’en ai même oublié mes propres codes jusqu’à ce que s’en devienne absolument normal. Partir vivre à l’étranger, c’est aussi dire au revoir à tous ses proches, c’est sauter dans l’inconnu, c’est s’imaginer tout ce qui nous attend. Et généralement, ça ne se passe pas du tout comme on l’avait prédit. Alors, il n’y a pas d’autres choix que d’être sociable, de parler avec toutes les personnes qui croisent mon chemin, même si ce n’est pas toujours simple. Et il y a des moments où c’est plus dur que d’autres, où la colère m’a gagnée car j’étais dans l’incompréhension. Et c’est grâce à cette colère que j’ai accepté la culture dans laquelle j’étais plongée. C’est à ce moment que tout devient plus naturel, plus normal et que l’on se sent enfin chez soi, malgré que l’on soit à l’étranger.

Programme de mon SVE

A mon arrivée, j’ai eu le temps de la découverte, de prendre mes marques. C’est une étape importante à l’arrivée dans tout projet. Il faut se familiariser avec les lieux, les personnes, l’emploi du temps et la culture. Il s’agit d’une première étape d’observation. Le premier jour a donc été consacré à la découverte du bureau de l’association et des membres qui la composent et le rôle de chacun.

Le programme était comme suite :

  • Les lundis :

En collaboration avec l’association LA MAISON DES POTES on organisait des animations dans les écoles primaires contre la discrimination : les enfants devaient mettre en scène un préjugé et les autres enfants devaient donner leur avis sur les différentes situations.

  • Les mardis :

En collaboration avec l’association enchantement, nous partons tous les mardis matin pour participer à l’atelier parents enfants. La journée commence par l’aménagement des lieux et l’installation des jeux : piscine de ballons, dinette, lego … etc. Ensuite nous accueillons les mamans et les enfants entre 6 mois et 4 ans ; de 9h et à 11h30 et nous aidons au rangement de la salle. Le but de cet atelier est de permettre aux enfants de s’habituer à un environnement différent de celui de la maison, de commencer à créer un premier contact avec des enfants de leurs âges et avec des adultes afin de faciliter leur insertion à l’école.

  • Les mercredis :

En collaboration avec ARACHNEMA, nous venons en aide aux enfants d’une aire de voyageurs à l’ILLKIRCCH. Chaque semaine un programme différent : La première semaine c’était un atelier culinaire au menu un crumble aux poires et chocolat préparé par les enfants Deuxième semaine : un atelier de jardinage, en initiant les enfants aux bases de l’agriculture et en leur permettant de planter eux-mêmes les petites créatures vertes qu’ils ont choisies. En plus des ateliers choisis en fonction des envies des enfants chaque semaine on animait des ateliers de dessins et de cubisme ludique. Avec les plus grands, nous aidons dans un atelier d’aide aux devoirs. Il s’agit d’enfants qui font l’école à distance ; un programme assez atypique qui se différencie par sa méthodologie.

  • Les jeudis :

Etaient consacrés pour un petit déjeuner convivial avec les habitants du quartier koenigshoffen ensuite à l’aide administratifs pour les réfugiés.

  • Les vendredis :

En collaboration avec l’association PAR ENCHENTEMENT, nous nous rendons à l’école des romains pour venir en aide à quelques élèves de l’école primaire. Les enfants qui participent à l’atelier ont un niveau inférieur à celui de leurs camarades en classe, ou ont des problèmes de communication et ont des difficultés à s’exprimer. Dans ce sens l’atelier se déroule en deux étapes : d’abord une aide aux devoirs et en suite une animation différente pour chaque fois. Parmi les ateliers proposé une initiation à quelques techniques de graphisme, des ateliers de cuisines ….

 

  • Les mardis et les jeudis après-midi on aidait à l’encadrement des ateliers informatiques au sein de L’AMSED : chaque atelier avait un thème spécifique dans le but d’améliorer la recherche d’emploi : (Création d’une boite mail, Postuler en ligne, CV en ligne, Site incontournable de recrutement …etc). Comme on consacrait chaque semaine du temps pour les relances téléphoniques au profit des bénéficiaires des ateliers informatiques.
  • Mon premier week-end à Strasbourg j’ai eu la chance de participé à une rencontre Franco-Allemande qui traitait le sujet « QUELLE HOSPITALITE POUR LES REFUGIES EN EUROPE QUAND LES VALEURS HUMAINES INTERPELLENT LE DROIT ? ». Notre mission était de filmer de petites interviews avec les gens présents sur leurs points de vue sur la migration et la politique du pays pour les accueillir.

Au programme :

Actualités des programmes migratoires avec madame M.C VERGIAT, députée européenne.

L’accueil des réfugiés à FRIBOURG et à STRASBOURG avec les élus des villes et des associations allemandes et françaises.

Intervention de Maître CH.ROUSSEl avocat spécialiste des questions migratoires sur le thème « L’HOSPITALITE, UN DEVOIR ? UN DELIT ? »

  • A l’occasion de la journée internationale des ROMS L’AMSED était présente pour animer des ateliers de décoration des œufs de pacques ainsi que pour encadrer la chasse aux œufs et pour filmer les différentes activités de la journée.

Et sans oublier de joindre l’outil à l’agréable j’ai eu l’occasion de visiter un village purement alsacien « Ribeauvillé » je vous laisse avec ses quelques photos pour découvrir sa beauté.

Mon bilan personnel : 

Cette liste n’est surtout pas exhaustive car il me serait trop difficile de tout décrire dans le détail ce que j’ai effectué avec l’association. C’est juste pour donner un aperçu de tout ce que j’ai pu faire, de ce qui a rythmé mes semaines. Le SVE, quant à lui, m’a apporté beaucoup en termes de nouvelles connaissances, compétences et de renforcement des compétences déjà acquises. Tout d’abord, l’aspect artistique. Je ne vous cache pas qu’au début, j’ai pris peur… Effectivement, l’animation et moi, ça ne rimait pas. Alors quand j’ai pris conscience de toutes les animations auxquelles je devais participer, je me suis dit que jamais je n’arriverais à relever le challenge…un mois plus tard je peux alors animer et enseigner des techniques de recyclage.  J’ai appris à lâcher prise quant à ma phobie bleue de l’échec, j’ai appris à me tromper, à recommencer, à devenir plus patiente et à être moins exigeante.  Enfin , je pourrais continuer longtemps à parler de ce que je ressens, et finalement, cet article ne montre qu’une partie car il y aurait tellement plus à dire. N’hésitez pas à suivre toutes les activités réalisées pendant ce mois incroyable sur ma page Facebook  et mon blog.

 

Fait par Khaoula CHAOUI,

Volontaire européen à Strasbourg