Open Space de Bonnes Pratiques : explications et exemples

L’Open Space de bonnes pratiques est une activitĂ© favorisant le partage de connaissances et permettant aux participants d’un projet d’ĂȘtre actifs dans leur apprentissage. L’AMSED a mis en place cette activitĂ© au sein du sĂ©minaire « Changeons nos habitudes, pas le climat ! », que l’association a organisĂ© Ă  Strasbourg du 12 au 21 juillet 2017.

 

L’activitĂ© a eu lieu durant deux matinĂ©es du sĂ©minaire. Le but Ă©tait que les participants partagent des bonnes pratiques qu’ils connaissent, de leur pays ou internationales, et qu’ils dĂ©couvrent de nouvelles maniĂšres de faire. L’idĂ©e est qu’ils puissent s’en inspirer et peut-ĂȘtre reproduire ces projets dans leur propre pays.

 

DiffĂ©rents participants ont fait une prĂ©sentation sur un sujet choisi en mĂȘme temps, et les autres dĂ©cident Ă  quelle prĂ©sentation ils souhaitent assister. Les prĂ©sentations sont faites Ă  partir de diffĂ©rents supports : vidĂ©os, photos, powerpoints, etc.

 

Exemples de bonnes pratiques sur le thĂšme de l’environnement, partagĂ©es par les participants du sĂ©minaire :

 

  1. Pratiques de conservation de l’eau (Tunisie)

Les ‘Jessours’ en Tunisie

 

Ce sont des petites digues partielles construites dans le lit des torrents et dans les vallons qui retiennent les eaux de reflux et les limons fertiles que celles-ci charrient. Chaque Jessour est constituĂ© d’un barrage (Tabia ou Kathra) perpendiculaire au vallon, et d’une aire de rĂ©colte des sĂ©diments (au fond de Jessour) qui est une sorte de terrace situĂ©e en amont de Tabia sur laquelle sont installĂ©es les cultures et dont la base est renforcĂ©e Ă  l’aide de pierres. Chaque Tabia a 1 ou 2 dĂ©versoirs, latĂ©raux et centraux. Ces amĂ©nagements sont aptes Ă  rĂ©guler les flux hydriques susceptibles de maintenir les populations en place en leur assurant de rĂ©elles possibilitĂ©s de dĂ©veloppement. Ils sont susceptibles de transformer profondĂ©ment les rapports entre les facteurs traditionnels de la production agricole et les comportements sociaux face Ă  la disponibilitĂ© supplĂ©mentaire d’une ressource rare et vitale : l’eau.

 

  1. Ville verte (Italie)

 

La coopĂ©rative Quartiere Intelligente aide au redĂ©veloppement de l’environnement urbain, en rendant les espaces inutilisĂ©s de la ville de Napoli plus vivants. Initialement, l’association a organisĂ© des activitĂ©s Ă  moindres frais (par exemple des projections de film et des ateliers), et des performances d’artistes de rue. Ils ont Ă©galement participĂ© Ă  des Ă©vĂ©nements et ont mis en place des activitĂ©s quotidiennes (ils ont par exemple crĂ©Ă© un espace de co-working), afin de donner de la vie aux espaces inutilisĂ©s de la ville.

 

  1. “Propre Ă  travers l’Europe” : journĂ©e de la planĂšte, observation de la pollution atmosphĂ©rique et harmonisation de la lĂ©gislation (GĂ©orgie)

 

Des ONGs et des organisations gouvernementales basĂ©es Ă  Tbilisi ont lancĂ© divers projets pour rĂ©guler et contrĂŽler les problĂšmes environnementaux, Ă  l’aide d’outils des nouvelles technologies. L’idĂ©e est d’utiliser la technologie moderne pour estimer et analyser les vrais problĂšmes environnementaux du pays, afin de continuer Ă  amĂ©liorer la situation :

 

  • Une grande campagne, qui implique des personnes d’institutions gouvernementales, des jeunes Ă©tudiants et Ă©coliers, des membres d’ONGs, etc. Ils nettoient le lac Lisi Ă  Tbilisi. Le changement que ce projet a apportĂ© est non seulement physique, mais il aide Ă©galement Ă  l’évolution des attitudes et de la mentalitĂ© des habitants.
  • Trois stations automatiques pour surveiller la pollution de l’air ont Ă©tĂ© mises en place Ă  Tbilisi. Cette surveillance en ligne mesure des polluants tels que : les particules fines, le soufre, le dioxyde d’azote, etc. Ce projet est aussi mis en place dans 4 autres villes gĂ©orgiennes.
  • L’ « Express Laboratory » a rĂ©alisĂ© une enquĂȘte sur la pollution de l’environnement
  • Les chromatographes Ă  Ă©changes d’ions sont utilisĂ©s pour analyser des Ă©chantillons d’eau, d’air et de prĂ©cipitations atmosphĂ©riques, basĂ©s sur une mĂ©thodologie internationale.

 

  1. Lutte contre la pollution de l’air à Strasbourg (France)

La ville de Strasbourg a mis en place diffĂ©rentes maniĂšres de rĂ©pondre au problĂšme de la pollution de l’air :

  • RĂ©duire la limite de la vitesse autorisĂ©e sur les pĂ©riphĂ©ries de la ville
  • Mettre en place des pistes cyclables
  • Favoriser le dĂ©placement par le tram
  • Mettre en place un systĂšme de vignettes pour les voitures qui polluent le plus
  • Retirer les vieux vĂ©hicules du trafic

 

  1. Sensibilisation à l’environnement, tourisme alternatif (Tunisie)

En Tunisie, l’association « Les Ă©claireurs de charme » mettent en place des actions dans le domaine du tourisme alternatif, pour sensibiliser les personnes et les amener Ă  respecter la nature :

  • CrĂ©ation de circuits touristiques pour encourager l’artisanat local
  • RandonnĂ©es gratuites
  • Repas bios et vente de produits bios
  • Cuisson des aliments par des mĂ©thodes traditionnelles
  • Exploitation des fruits locaux (par exemple la figue de barbarie, pour faire de la confiture, des crĂšmes, du cafĂ©)
  • HĂ©bergement dans des Ă©co-maisons
  • Concours pour les meilleures initiatives d’éco-tourisme

 

 

  1. Agriculture urbaine (Maroc)

Le Centre Awladi est un centre d’accueil pour les enfants sans abri, qui leur propose des activitĂ©s d’agriculture urbaine. Ils ont Ă©galement mis en place une activitĂ© de rĂ©utilisation des dĂ©chets (pneus, bouteilles, PVC,
) pour crĂ©er un bel espace d’accueil pour les enfants et pour les autres associations.

 

  1. Biomasse (Turquie)

Le fumier cause de nombreux problĂšmes aux paysans sur leur ferme, car il apporte des odeurs et donc des insectes dans l’entrepĂŽt du fermier. Le but ici est d’appliquer un systĂšme de biomasse, qui est dĂ©jĂ  appliquĂ© Ă  grande Ă©chelle dans de grandes entreprises, Ă  des fermes n’ayant qu’un petit bĂ©tail (5 Ă  10 bĂȘtes), afin que les paysans puissent changer leur attitude vis-Ă -vis du changement climatique et que des initiatives puissent ĂȘtre prises collectivement. Le systĂšme de biomasse permet de transformer le fumier en source d’énergie qui peut ĂȘtre utilisĂ©e par les paysans pour leur maison et leur voiture.

 

  1. Traitement et recyclage des déchets organiques (SuÚde)

La SuĂšde est un modĂšle pour tous les autres pays dans le domaine du recyclage. Le pays recycle 99% de ces dĂ©chets en les transformant en Ă©nergie, par un processus d’incinĂ©ration.

La présentation powerpoint est disponible sur le groupe facebook du séminaire.

  1. Filtre, traitement des eaux (Turquie)
  • AprĂšs cinq annĂ©es de recherche sĂ©rieuse Ă  propos des qualitĂ©s de filtres similaires sur le marchĂ©, AK-KIM a prĂ©parĂ© des prototypes testĂ©s par TUBITAK et TEYDEP. Leur produit a Ă©tĂ© approuvĂ© par des laboratoires professionnels en Turquie et Ă  l’international.
  • Le module UF est fait de fibre perforĂ©e contenant surtout du polyfluorure de vinylidĂšne (PVDF), avec des pores nano-dimensionnels qui ont une capacitĂ© Ă©levĂ©e de retenir la poussiĂšre. Il a aussi une qualitĂ© d’auto-nettoyage.
  1. Épuration des eaux du Danube (Ukraine)
  • Mise en place de petits groupes de personnes pour nettoyer le fleuve
  • Éducation des enfants Ă  l’école Ă  recycler et Ă  ĂȘtre plus conscient des problĂšmes environnementaux
  • La “Carte de recyclage”: crĂ©ation d’un site internet pour informer les locaux des endroits oĂč ils peuvent apporter leurs diffĂ©rents dĂ©chets afin de les recycler
  1. Recyclage des dĂ©chets dans l’Oasis Entreprenariat vert (Tunisie)
  • Recyclage des troncs, des palmes et des noix des palmiers dans les rĂ©gions d’oasis en Tunisie. Les sous-produits des oasis sont donc rĂ©utilisĂ©s et commercialisĂ©s. Les palmes du palmier servent Ă  fabriquer des couffins, des chapeaux, des pĂȘcheries fixes, des brises-vent,
 Le tronc est recyclĂ© en fabriquant des meubles et des toits. Les dattes, fruits du palmier, sont rĂ©utilisĂ©es sous forme de confiture.
  • Fourrage pour les animaux
  • Compostage
  1. Lutte contre l’utilisation massive du tĂ©lĂ©phone portable dans les espaces publics (Ukraine)

Sensibiliser les personnes dans les espaces publics et dans les transports publics aux risques sur la santĂ© que reprĂ©sentent les tĂ©lĂ©phones portables. Cela est fait par diffĂ©rents outils : calendriers, panneaux d’affichage, posters,


 

  1. Traitement des eaux (Maroc)

Un partenariat public-privĂ© au Maroc a permis la protection du littoral et le traitement des eaux usĂ©es. La municipalitĂ© a fait appel Ă  la Lydec (entreprise dans le domaine de l’énergie), qui a investi plus d’un milliard de dirhams pour mener Ă  bien ce projet.

 

GrĂące Ă  cet investissement, la station d’épuration EaucĂ©an a Ă©tĂ© mise en place. Elle est conçue pour traiter quotidiennement 35 tonnes de dĂ©chets. Le traitement des eaux usĂ©es se fait en plusieurs Ă©tapes. La premiĂšre phase consiste Ă  rĂ©cupĂ©rer les dĂ©chets de diffĂ©rentes tailles, qui sont ensuite transportĂ©s en dĂ©charge publique. Vient ensuite le tour des sables et des graisses. Les huiles sont transportĂ©es en cimenterie pour y ĂȘtre brĂ»lĂ©es et les sables sont utilisĂ©s comme remblai de tranchĂ©e. À la fin du processus d’assainissement, l’eau est aspirĂ©e par des pompes puis Ă©vacuĂ©e dans un long Ă©missaire marin. Une fois l’eau rejetĂ©e, les courants naturels de l’ocĂ©an assurent sa dĂ©pollution biologique.

 

  1. Voyager d’une maniĂšre plus solidaire et Ă©colo (France)
  • Couchsurfing : hĂ©berger et ĂȘtre hĂ©bergĂ© par des locaux gratuitement. Lien : www.couchsurfing.com
  • WWOOFING (World Wide Opportunities on Organic Farms) : faire du bĂ©nĂ©volat dans des fermes biologiques, en Ă©change de l’hĂ©bergement et du couvert. Il y a un site internet par pays, l’adhĂ©sion coĂ»te 25 € pour une annĂ©e. Lien : www.wwoof.fr (site français)

 

  • HelpX (Help Exchange) : faire du bĂ©nĂ©volat dans des fermes biologiques, en Ă©change de l’hĂ©bergement et du couvert. L’adhĂ©sion coĂ»te 20 € pour deux ans. Lien : www.helpx.net
  1. Recyclerie de vĂȘtements usĂ©s (AlgĂ©rie)

La Recyclerie, basĂ© dans le massif montagneux du Djurdjura, est un atelier de production permettant l’emploi pĂ©renne de 10 femmes peu qualifiĂ©es vivant en zone de montagne. Ces femmes produisent des articles divers (tabliers, porte documents, tenues apicoles, bleus de travail, habits pour enfants, etc.) Ă  partir de matĂ©riaux recyclĂ©s. Elles s’occupent Ă©galement de la vente des produits, dans le magasin de la Recyclerie. Leurs produits sont Ă©galement vendus par d’autres biais, l’AMSED organise notamment des stands de vente dans Strasbourg, afin de lever des fonds pour la Recyclerie.

 

En plus de proposer une activitĂ© Ă  des femmes peu qualifiĂ©es ayant peu d’opportunitĂ©s, le projet souhaite accompagner plus largement ces femmes dans leur insertion professionnelle en :

 

  • Organisant des formations sur les dĂ©marches, mĂ©thodes et outils de la recherche d’emploi, animĂ©es par des assistants sociaux qui viennent rĂ©guliĂšrement Ă  la rencontre des femmes de la Recyclerie

 

  • Organisant des formations professionnalisantes pour renforcer les compĂ©tences des bĂ©nĂ©ficiaires. Les femmes choisissent le domaine dans lequel elles sont le plus intĂ©ressĂ©es de se spĂ©cialiser (couture, recyclage, marketing et gestion, etc.)